Roukiata vient de jouer dans le court métrage de Vaber Douhouré, réalisateur ivoirien, intitulé La danse des masques.
Elle y incarne Marie. Cell-ci tient une galerie d'art africain et
ramène des masques d'Afrique. Son compagnon, Ted, un professeur,
auteur d'un livre sur le sujet, croit, comme elle, au pouvoir mystérieux
de ces masques. Mais Ted pert son poste au profit d'un de
ses anciens élèves qui lui reproche de se ridiculiser avec ces
croyances africaines et de se laisser manipuler par Marie. Bien sûr, cet
ancien élève, arrogant et sûr de son rationnalisme
apprendra à ses dépends que les masques ont réellement un pouvoir...
Cette courte fable sur la résistance de la magie et du merveilleux
face à l'empire du calcul et de la raison est menée de main de maître
par Vaber Douhouré qui a su aborder la question de manière
originale en opposant non pas le blanc sérieux et rationnel et le
noir imprégné de magie et de croyance, mais deux blancs, qui plus est,
un professeur et son ancien élève. Ce déplacement permet
d'éviter la confrontation / comparaison trop facile et toujours
vaine entre le "modèle" occidentale et le "modèle" africain et, de
manière plus subtile, de s'interroger sur la nature du monde
dans lequel nous voulons vraiment vivre.
Faut-il vraiment que le calcul et la raison l'emporte comme le
laisse suggérer la révocation du vieux professeur au profit de son jeune
élève ? Ou bien faut-il accepter qu'il y a d'autres
réalités possibles au delà du monde sensible qui nous entoure comme
le suggère le poème de Bigaro Diop, Les morts ne sont pas morts sur lequel se termine le film ?
Pour sa part, la compagnie Yamneyam est divisée sur le sujet, le
débat existe. Mais notre expérience artistique prouve que l'homme a
besoin de rêve et de merveilleux pour trouver du charme à
l'existence. Et s'il est une croyance que nous partageons au sein de
la compagnie, c'est que l'art et les artistes ont un rôle à jouer sur
ce terrain-là.
Par YamneYam via
La danse des masques from Vaber Douhouré on Vimeo.
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